mercoledì 25 marzo 2009

L'imposture de l'auto-satisfaction


C'est Ana Garcia, commissaire de la Foire du Livre de Bruxelles, qui le dit à l'agence Belga : « Le Belge a aussi un livre dans le ventre »1 (en référence au Batibouw 2?). N'aurait-il pas été plus inspiré de dire que le Belge avait « un livre dans la tête » ? Mais passons, il ne s'agit là que de slogans copiés/collés, détournés et vraiment sans inspiration. Dans le même billet de la même agence on peut lire d'autres informations :
« Au-delà de l’affluence, les chiffres des ventes réjouissent également éditeurs et organisateurs. Les ventes ont en effet progressé cette année, allant de +5pc à même +30pc pour certains (lesquels ?), une hausse qui touche aussi bien petits éditeurs que grands diffuseurs ». J'ai fait mon petit tour de stands dimanche et franchement tout le monde (des petits aux grands éditeurs) me parlaient de foire maussade, de fréquentation en baisse, et surtout quelques éditeurs ont vendu tellement peu qu'ils n'ont pas atteint le coût de leur stand. Comment un tel événement réussit chaque année à mentir sur les chiffres de fréquentation ? Comment parvient-il à nous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? La réponse est simple : il suffit d'avoir deux médias nationaux comme partenaires exclusifs (dans ce cas Le Soir et la RTBF). La télévision pour le côté paillette où l'on ne parlera que des livres et des auteurs stars présents. La radio pour la pub à longueur de journée (gavage ou matraquage comme vous désirez) plus quelques émissions souvent intelligentes et même parfois féroces (tant mieux). Et Le Soir pour rendre l'événement « respectable » à l'image du grand public du centre-droit.
Oui je sais, en tant que directeur du OFF 2009 et administrateur de l'asbl LE OFF, je n'ai aucune légitimité pour écrire de la sorte. Sauf que le OFF est né pour contester cette hégémonie (j'irais même jusqu'à hégémonie culturelle). Et donc parlons aussi du OFF. Cette même presse aux bottes de la Foire du Livre s'est désintéressée du OFF 2009. Le travail d'Ana Garcia et de ses amis a probablement eut de l'effet sur beaucoup de journalistes. Ceux qui ont bravé les interdictions de la bande à Ana Garcia parlent aujourd'hui d'hostilité, de menaces et d'entraves à la liberté d'informer. C'est probablement l'aspect le plus odieux : présenter la foire du livre comme un phénomène culturel, annoncer lors des conférences de presse que le livre est le ciment de la démocratie et savoir que derrière les projecteurs il y a hostilité, menaces et entraves à la liberté d'informer.
C'était drôle de remarquer que lors de mes deux visites à la foire du livre j'ai été suivi immédiatement par des membres de la sécurité qui ne m'ont plus lâché. Pourtant, notre discours est éternellement le même : nous sommes prêts à dialoguer et faire de cette foire du livre autre chose qu'un batibouw du papier. Dedans ou dehors. Est-ce que le livre ne mérite-t-il, pas à l'instar du théâtre, un OFF ? J'ai posé la question à Michel Field qui observait une altercation entre IN et OFF à l'entrée des « artistes » : est-ce qu'un OFF serait imaginable à Paris ? Il m'a répondu en souriant :
« Non, il y a trop d'argent en jeu pour ça, mais je vous comprends... il est temps que ça change». Adrienne Nizet, pigiste au quotidien LE SOIR a titré un des seuls billets sur le OFF .... « Un bilan bOFF ». Je sais que l'idée « OFF, BOFF » ne vient pas d'elle, c'est ce qui se répète sur quelques stands de diffuseurs et vendeurs de papier pour dénigrer et marginaliser (le système est connu). Il est même utilisé par des éditeurs de poésie hyper subventionnés, hyper hermétiques, qui ne doivent pas vendre de livres puisque leur stand est payé d'avance. Une vitrine beauf. Ils ont évidemment le droit de croire au IN et à ses superlatifs. Ils ont le droit de croire au Père Noël et nous dirons, même avec l'argent du contribuable. Adrienne Nizet, a créé avec LE SOIR (où elle écrit de temps en temps) une entreprise de démolition du OFF. Son but : donner plus d'ampleurs au JOLI MAI – un autre salon du livre indépendant qui ne dérange pas le IN. Qui ne pique pas sa couverture médiatique. Qui était infréquentable à ses débuts parce que gauchiste et qui devient au fil des années bobo social-démocrate, donc acceptable. Les rumeurs prétendent même qu'Adrienne Nizet travaille au JOLI MAI. Ce ne sont probablement que des ragots. Dans un même registre, que dire de Marc Varence, responsable du site lemondedulivre.com qui écrivait en 2008 : « Une « foire » digne de ce nom. Un événement littéraire regroupant 1300 éditeurs… Balivernes. » Il reprenait notre communiqué de presse, plus le texte de Nicolas Ancion paru sur le blog du Nouvel Observateur et ajoutait « (...) Sachez que nous avons longuement hésité avant de publier cet article car, je suis le premier à le reconnaître, nous craignons les réactions des pontes de cette Foire du Livre qui ont apparemment le bras long, en tout cas suffisamment long pour avoir découragé deux partenaires potentiels de notre site, à savoir Roularta (groupe L’Express) et Rossel (Le Soir). (...) Que faut-il en conclure ? Que le « milieu » dirigeant la Foire du Livre de Bruxelles fustigera cet article que d’aucuns jugeront diffamatoire – (...) » Et en 2009, il écrit ceci: « IN et OFF, c’est ridicule. C’est une histoire belge. Il n’y a qu’en Belgique que cela existe. C’est complètement crétin, tant du côté d’Ana Garcia, la commissaire générale de la Foire du livre de Bruxelles, que de Patrick Lowie et son OFF. Ils sont aussi butés l’un que l’autre.» ou encore « Si les gros refusent de payer le prix plein, cela veut dire qu’il n’y a pas Eric-Emmanuel Schmitt, Harlan Coben, Amélie Nothomb, et que la foire peut fermer. Donc Ana Garcia courbe l’échine et accepte leurs conditions. Par contre, avec les petits, elle tient un discours digne des SS. » (sic) Marc Varence met ici en évidence le fait que la Foire du Livre de Bruxelles est sous les ordres de l'édition parisienne.
Et enfin, ce passage : « Pour Patrick Lowie, tout ce qui est gros et grand est mauvais. La concentration, les grands groupes... Mais les gros étaient là avant lui. Quand on se lance sur un marché quel qu’il soit, on sait qu’il y a de grosses pointures donc il ne faut pas commencer à vitupérer contre elles. C’est comme cela dans tous les secteurs. Dans le livre, si l’on est petit éditeur, on essaie de faire son trou, de s’intégrer dans le marché et on ne râle pas comme le OFF a l’art de le faire. Réussir aujourd’hui quand on est petit éditeur, c’est attiser l’envie des gros, c-à-d se faire racheter. Quand on réussit, il y a les deux gros groupes, Hachette et Editis, qui frappent à la porte pour demander si on ne vendrait pas notre maison. À partir de ce moment-là, on peut dire que l’on a réussi parce qu’on est en train de bouffer du marché au gros. » Voici mon droit de réponse : « Cher Marc Varence, comment est-il possible d'être aussi crétin ? Pensez-vous réellement qu'un petit éditeur fait ce métier dans l'unique espoir de se faire acheter par une multinationale ? Vous avez un regard sur l'édition encore plus pervers que je ne l'imaginais.
Saviez-vous que LE OFF a invité cette année les éditions Luc Pire ? Et que Luc Pire est venu au OFF ? Nous ne sommes pas contre les grands éditeurs, s'ils ont de l'intelligence, de l'élégance et surtout s'ils ne dénigrent pas le travail des éditeurs indépendants à coup de chiffres. C'est quoi cette façon de voir l'édition : « bouffer du marché aux gros », « faire son trou » .... ? C'est quoi cette façon indécente de dire qu'Ana Garcia tient un discours digne des SS. ? » Quelle élégance ! Quelle grandeur d'esprit ! Mais alors, ce OFF ?
Nous avons invité des êtres et des éditeurs merveilleux : Al Dante, Amsterdam, la revue RILI, ISBN Edizioni, Zed Books, MEO, Critical Secret, Luc Pire, Rhita El Khayat, Habib el Amrani, Jérôme Maucourant, les Waterllillies, Marco Parente, les soirées Babel,..... plusieurs concerts, des dizaines de lectures poétiques, de nombreux débats sur le livre et la liberté d'expression,....le OFF est aussi un projet artistique et d'échange. D'où l'aide à la publication du journal « Le répondeur » et à la parution de cinq numéros de « L'Officieux »..... et pas un mot dans la presse écrite. Quelques émissions sur Télé-Bruxelles (merci à eux), des articles dans METRO et un article-bilan dans la Dernière-Heure qui reprend une vision de David Giannoni mais qui n'est pas à l'image du OFF... et c'est tout.
Nous allons être honnêtes : nous sommes déçus parce que le public n'a pas répondu présent. Bien que nous n'ayons pas d'obligations car le OFF est avant tout une contestation, une tentative de changer le monde de l'édition en Belgique qui, comme le dit si bien un très grand éditeur belge : « je vous remercie d'apporter un peu de piment dans notre petit milieu sclérosé ». Et surtout, le OFF était à sa deuxième édition avec un budget global qui ne représente qu'un cinquième du budget « communication » de la Foire du Livre de Bruxelles. La seule existence d'un OFF est une victoire en soi. Il est améliorable et nous devrons faire appel très rapidement aux acteurs locaux, à l'autre presse, et aux sociétés privées pour investir le OFF. Bien sûr que nous avons déjà influencé le IN et si toute l'énergie positive développée ne servait qu'à ça, ce serait déjà une victoire.
Le OFF n'est pas un sous-IN (nous n'en aurons jamais les moyens financiers), ni un pseudo-IN. Le OFF est un désir de remettre le livre dans d'autres vitrines. Près de 700 enfants sont passés au OFF pour découvrir le livre, l'écrit et l'écriture. Nous ne remercierons jamais assez la commune de Molenbeek, son bourgmestre et ses échevins désormais partie prenante dans le OFF et qui a enfin compris nos nobles intentions. Et le OFF 2010 existera sous une forme probablement différente encore. Ce ne sera pas à moi à en décider ni à David Giannoni ni même au président de l'asbl,
Hassan Charach. Parce que l'association va s'ouvrir à d'autres associations, d'autres partenaires, d'autres personnes et que le OFF pourrait même ne plus être dirigé par quelques éditeurs indépendants nerveux mais par d'autres acteurs qui ont vu dans le livre un moyen de s'exprimer. Des citoyens qui n'ont pas accès à la Foire du Livre de Bruxelles pourtant présentée par d'aucun comme un événement populaire.
C'est ce que les détracteurs du OFF oublient trop souvent : le OFF existe surtout grâce à Olivier Bastin (propriétaire du bâtiment de la rue de l'Escaut) et à son équipe d'architectes; grâce aux VRAC, grâce à Dirk Deblieck, directeur de la maison des cultures et de la cohésion sociale et à toute son équipe; grâce aussi à toute l'équipe du Centre Culturel Maritime; grâce à l'administration de Molenbeek-Saint-Jean et à son personnel; grâce aux bénévoles (dont les administrateurs et directeurs font partie); aux auteurs et aux artistes; aux éditeurs présents; à Oxfam Belgique; au Centre Culturel Arabe; à l'asbl CO2, à la bibliothèque flamande de Molenbeek, à la Province Oost-Vlaanderen, à la ville de Gand, à la STIB et grâce bien sûr à Fadila Laanan, Ministre de la Culture qui nous a écouté, nous a cru, nous a compris et a soutenu notre initiative, grâce aussi à Françoise Dupuis, Ministre de la COCOF et au Ministre-Président de la Région Bruxelles-Capitale, Charles Picqué. Il ne s'agit pas d'un collectif de désoeuvrés ou de marginaux comme aimerait le faire croire Ana Garcia ou Marc Varence. On met évidemment les adjectifs que l'on veut, mais la réalité et la vérité émergeront un jour. Cette vérité que le OFF n'existe que grâce au IN et qu'il crée un pont incroyable et indispensable pour la démocratie entre le livre et les gens. Sans faire tomber le livre dans le star système populiste voulu par Ana Garcia et sa bande. Car ne vous déplaise, le IN est un « safari » organisé dans un quartier qui peine à se développer, le IN est bel et bien le DAVOS du livre où les VIP du « bouquin » montrent leur plus grand stand. Où tout devient finalement aussi inodore, incolore et insipide qu'un Batibouw parce que les Belges n'ont malheureusement pas un livre dans la tête mais bien une brique dans le ventre.
Nous vous donnons rendez-vous en 2010 pour le troisième OFF.
Patrick LOWIE
directeur OFF2009
auteur de « Le printemps des chiens errants » ed. Biliki 2009

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